Salut mathman,
- mathman a écrit:
- Et maintenant :
Soit f une fonction continue, f:R-->R et soient a, b € ]0, 1/2[ tels que : f(f(x)) = af(x)+bx, q.q.s. x € R.
Montrer qu'il existe une constante k telle que, q.q.s. x € R, f(x) = kx.
Moi, je reprends le même raisonnement (je suis un peu borné ...
):
f(f(x)) = af(x) + bx
I) f est injective (car b différent de 0)
II) f est surjective : idem cas a=b=1
III) f(0) = 0. Plus subtil :
Supposons que f(x) > x pour tout x. Alors, f(1)>1>0 ==> f(f(1)) = af(1)+b < (a+b)f(1) < f(1). Donc f(f(1)) < f(1), ce qui est contradictoire avec f(x) > x pour tout x.
Supposons que f(x) < x pour tout x. Alors f(-1) < -1 < 0 ==> f(f(-1)) = af(-1) + b(-1) > (a+b)f(-1) > f(-1). Donc f(f(-1)) > f(-1), ce qui est contradictoire avec f(x) < x pour tout x.
Donc f(x) est parfois > x, parfois <x. Donc il existe x0 telque f(x0) = x0.
Alors f(f(x0)) = x0 et f(f(x0))=af(x0)+bx0 = (a+b)x0 ==> (a+b-1)x0=0 ==> x0=0 (puisque a+b < 1)
Donc f(0) = 0.
IV) pour tout x non nul xf(x) est de signe constant
Ceci découle naturellement de f bijective avec f(0) = 0.
Par la suite, j'appellerais P(x,y) la propriété y=f(x)
V)
P(x0,y0) ==> P(y0, bx0+ay0)
et donc P(v_n, v_(n+1)) avec v_n définie ainsi :
v_0 = x0
v_1 = y0
v_(n+2) = bv_n + av_(n+1)
Soit v_n = u*((a-racine(delta))/2)^n + v*((a+racine(delta))/2)^n
avec delta = a^2 + 4b > 0
Quand n tend vers +oo, v_(n+1)/v_n tend vers :
Si u = 0 : (a+racine(delta))/2 > 0
Si v = 0 : (a-racine(delta))/2 < 0
si u et v non nuls et |(a-racine(delta))/(a+racine(delta))| > 1 : (a-racine(delta))/2 < 0
si u et v non nuls et |(a-racine(delta))/(a+racine(delta))| < 1 : (a+racine(delta))/2 > 0
Le cas de l'égalité à 1 est impossible car il impliquerait b=0
VI)
Si P(x0, y0), et puisque f est surjective, il existe z tel que P(z,x0), et donc P(x0,bz+ax0), et donc z = (1/b)y0 - (a/b)x0
Donc P(x0,y0) ==> P((1/b)y0 - (a/b)x0, x0)
et donc P(u_(n+1), u_n) avec u_n définie ainsi :
u_0 = y0
u_1 = x0
u_(n+2) = (1/b)u_n - (a/b)u_(n+1)
Soit u_n = w*((-a-racine(delta))/(2b))^n + t*((-a+racine(delta))/(2b))^n
avec delta = a^2 + 4b > 0
Quand n tend vers +oo, u_(n+1)/u_n tend vers :
Si w = 0 : (-a+racine(delta))/(2b) > 0
Si t = 0 : (-a-racine(delta))/(2b) < 0
si w et t non nuls et |(a-racine(delta))/(a+racine(delta))| > 1 : (-a+racine(delta))/(2b) > 0
si w et t non nuls et |(a-racine(delta))/(a+racine(delta))| < 1 : (-a-racine(delta))/(2b) < 0
Le cas de l'égalité à 1 est impossible car il impliquerait b=0
VII) x0f(x0) > 0 ==> f(x0) = ((a+racine(a^2+4b))/2) x0
Soient en effet x0 et y0 non nuls tels que x0y0 > 0 et P(x0,y0).
si |(a-racine(delta))/(a+racine(delta))| > 1, j'applique V et je montre que si u est non nul, je finis par tomber sur deux termes de signes contraires, ce qui est impossible d'après l'hypothèse x0f(x0) > 0 et la propriété IV.
==> u = 0 ==> y0 = ((a+racine(delta))/2) x0
si |(a-racine(delta))/(a+racine(delta))| < 1, j'applique VI et je montre que si w est non nul, je finis par tomber sur deux termes de signes contraires, ce qui est impossible d'après l'hypothèse x0f(x0) > 0 et la propriété IV.
==> w = 0 ==> y0 = ((a+racine(delta))/2) x0
Le cas de l'égalité à 1 est impossible car il impliquerait b=0
VIII) x0f(x0) < 0 ==> f(x0) = ((a-racine(a^2+4b))/2) x0
Soient en effet x0 et y0 non nuls tels que x0y0 < 0 et P(x0,y0).
si |(a-racine(delta))/(a+racine(delta))| < 1, j'applique V et je montre que si v est non nul, je finis par tomber sur deux termes de mêmes signes, ce qui est impossible d'après l'hypothèse x0f(x0) < 0 et la propriété IV.
==> v = 0 ==> y0 = ((a-racine(delta))/2) x0
si |(a-racine(delta))/(a+racine(delta))| > 1, j'applique VI et je montre que si t est non nul, je finis par tomber sur deux termes de mêmes signes, ce qui est impossible d'après l'hypothèse x0f(x0) < 0 et la propriété IV.
==> t = 0 ==> y0 = ((a-racine(delta))/2) x0
Le cas de l'égalité à 1 est impossible car il impliquerait b=0
Les propriétés III, IV, VII et VIII impliquent que seules deux solutions peuvent exister :
f(x) = ((a+racine(a^2+4b))/2) x
f(x) = ((a-racine(a^2+4b))/2) x
Ce sont des conditions nécessaires qui ont conduit à cela et on vérifie aisément qu'elles sont suffisantes.
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Patrick